Depuis toutes ces années ce sont les photographies que j'ai pu prendre d'anonymes dans la rue ou le rer etc. qui m’ont stimulé dans ma créativité et permis de briser quelques timidités.
Certains jours, je pourrais ne pas avoir envie de sortir mais mon boîtier devient toute raison de l’élan pour franchir la porte. Comme pour ce portrait de jeune homme un matin de novembre 2023 dans le rer D. J'étais persuadé qu'il me fallait prendre quelques rames et qu'il y aurait une belle présence à shooter ce jour-ci. Je l'ai abordé, il était anglophone d'ailleurs et en quelques minutes dans ce décor urbain que je connais bien, j'ai pu le photographier comme un modèle sous cette lumière matinale.
Jouer avec les fruits du destin me plaît énormément, qui plus est dans des wagons qui m’ont vu grandir. J'suis un peu scotché sur les transports, le temps qui passe, la vitesse du wagon, les rêve, les aller-retours quotidiens et le gagne pains.
Ce qui me plaît aussi c’est de ne pas tout maîtriser, j’écris et je décris des choses mais ce sont des indices qui se sont dévoilés avec le temps comme ce sujet central qu’est « la représentation » dans ma photographie en général.
Ce qui est excitant c’est de ne pas réellement savoir sur qui je vais tomber, la surprise joyeuse d’une réponse favorable à ma demande spontanée de shoot comme certains visages que j’arrive à voler.
Ces séances hasardeuses et sur le vif nourrissent mon sens photographique. Lors d'une commande de portraits, de reportages ou de visuels je peux diriger beaucoup plus aisément et ressentir plus vite les gens sur qui je travaille. Grâce à cette discipline dite de photographe de rue à force d'aborder de parfaits inconnu(e)s.
Faire ce que j’aime et me perdre dedans c’est aussi un joli chemin .